Publié le 27 mai 2025
AURÉLIE LÉVESQUE, AGR., EXPERTE-CONSEIL RUMINANTS / VÉGÉTAL
Avant tout, je me dois de faire une mise en contexte sur ce qui se passe ailleurs pour mieux comprendre ce qui se passe chez nous. Je parle entre autres de nos voisins américains qui influencent, malgré nous, notre économie. Leur population augmente comme partout sur la planète, ce qui veut dire que le nombre de bouches à nourrir se multiplie. En termes de chiffre, on parle d’une croissance de plus de 60 millions de personnes en 20 ans, comparativement à une augmentation de plus de 10 millions au Canada pour la même période. En même temps, de leur côté, on y compte le plus bas cheptel d’animaux de boucherie en 70 ans. Pour les vaches laitières, c’est assez stable depuis les 25 dernières années. C’est au niveau des génisses laitières que la situation est plus inquiétante. Une baisse constante du cheptel a été remarquée depuis les 7 dernières années, ce qui fait bien du sens lorsqu’on sait que leur ratio de remplacement des vaches laitières est à son plus bas depuis 1991.
De quelle façon cela nous impacte, me direz-vous? Et bien, le prix des veaux laitiers, des veaux de boucherie et des bovins de réforme ne cesse d’augmenter en Amérique du Nord. Plusieurs y voient une opportunité alléchante, surtout quand on parle de saillies avec de la semence de race de boucherie dans l’espoir de vendre des petits veaux à gros prix. Cependant, ne perdons pas de vue le revers de la médaille, soit de ne plus avoir assez de relève pour assurer l’avenir du troupeau et de devoir composer avec un prix d’achat de vaches qui frôle l’impensable. C’est ce que les producteurs américains vivent en ce moment. Ils ont trop de vaches « faibles productrices » qu’ils ne peuvent remplacer par manque de relève et le prix d’achat des génisses et des vaches a explosé. Alors, je vous pose les questions suivantes ; Quel devrait être votre taux d’élevage pour assurer un remplacement adéquat de vos animaux ? Combien cela vous coûte réellement élever une génisse ? Combien cela coûte élever une génisse de plus que vos besoins, si elle vous permet de faire de la sélection volontaire ? Combien cela coûte garder une vache « faible productrice », car il n’y a pas de remplaçante ?
Bonne nouvelle, tout cela se calcule ! Et mieux encore, il est possible d’effectuer ce calcul avec vos propres données et vos objectifs afin de dresser un portrait personnalisé de la situation. Contactez votre expert-conseil pour en savoir plus, il a un calculateur pour vous aider dans vos prises de décisions. Avec ce même outil, il est aussi possible de vous orienter dans l’achat de vaches en situation de journées additionnelles ou de non-reportable.
« Tout contrôler est impossible, mais essayons de contrôler au mieux ce qui se passe chez nous et pour cela, il faut s’asseoir ensemble et … calculer. »
