Comment perfectionner vos semis de maïs | Unoria Coopérative

COMMENT PERFECTIONNER VOS SEMIS DE MAÏS

Publié le 27 mai 2025

Hubert Ruest, agr., expert-conseil ruminant-végétal

À l’aube de la saison 2025, la culture du maïs prendra vraisemblablement encore de l’ampleur dans notre région. Bien que les superficies en ensilage soient assez stables, plus de champs seront plantés en maïs grain. Pas étonnant, avec les bons résultats de l’an dernier. Que vous produisiez de l’ensilage ou du grain, il est bon de se rappeler certains points de régie avant que les travaux aux champs ne débutent.

Si vous avez un planteur à air, avant de le sortir du garage, prenez le temps de le calibrer à l’aide de la charte au dos de vos sacs de semences de maïs Maizex. Elle indique les bons disques à utiliser ainsi que la pression visée pour plusieurs marques de planteur, selon la grosseur du grain dans le sac. D’une année à l’autre, la grosseur et la pesanteur du grain peuvent varier même si vous semez la même variété. Cette procédure vous assurera un semis au taux visé, moins de doublon et moins de manque. Les planteurs à doigt sont moins affectés par la grosseur de la semence ; par contre une bonne inspection des systèmes de doigt, brosses et courroies de chaque unité avant le semis est primordiale.

Une fois au champ, ajustez-vous votre profondeur de semis ? C’est un point crucial pour le bon départ du maïs. Il est devenu clair au fil des ans que les semences qui lèvent plus tard que les semences autour d’eux constituent l’un des principaux facteurs de perte de rendement. Dans certains cas, en particulier par temps chaud, un retard peut, aussi minime que 12 heures, provoquer une diminution considérable du rendement chez ce plant à levée tardive. Les raisons de ce retard sont souvent liées à l’humidité, puisque la semence a de la difficulté à s’humecter suffisamment pour lancer le processus de germination.

Il est donc important d’avoir l’humidité optimale à la profondeur de semis ; pas trop humide, ni trop sec. Généralement une profondeur de 2 pouces est adéquate dans la majorité des sols lors de bonnes conditions. Cependant, dans certaines situations, nous avons avantage à l’ajuster. En conditions humides, sol lourd et de la pluie est attendue dans la prochaine semaine, un semis à 1,5 pouces est préférable, car la semence trop creuse dans un sol saturé, aura des chances de pourrir, ce qui affectera la population. En revanche, en condition sèche, sol léger et aucune pluie d’attendue dans la prochaine semaine, il est préférable de rapprocher la semence de l’humidité. Une profondeur de 2,25 à 2,5 pouces et même 3 pouces en condition très sèche. Effectivement, l’émergence pourrait être un peu plus longue, mais elle sera beaucoup plus uniforme. N’oubliez pas de revalider la profondeur de semis à chaque jour et dans chaque champ puisque les conditions changent vite !

En semis direct ou travail minimum, attention aux résidus de culture, surtout s’ils proviennent de maïs grain, qui peuvent affecter le bon positionnement de la semence. Si votre planteur ne possède pas de tasse résidus, vous devrez les enfouir plus creux pour éviter qu’il ne se coince dans le sillon ce qui retardera l’émergence et empêchera la semence d’atteindre son plein potentiel. Si votre planteur en possède, assurez-vous qu’ils effleurent la surface du sol seulement, ils ne doivent pas creuser dans la terre. Les roues de profondeur porteraient alors sur les andains provenant des tasses résidus et la profondeur de semis en sera affectée.

Maintenant que les semis sont complétés et que la culture est émergée, viendra déjà le temps de penser au désherbage du maïs. Celui-ci est très sensible à la présence de mauvaises herbes jusqu’à 8 feuilles. Il est donc primordial de désherber tôt en saison pour favoriser le rendement. Le tableau qui suit démontre qu’une application de glyphosate tardive, malgré qu’elle donne un champ propre en fin de saison, diminue le rendement, alors qu’une application plus hâtive permet de meilleurs résultats.

1 feuille                3 feuilles          8 feuilles

Tableau et photos : M. Cowbrough, OMAFRA

Historiquement au Bas-St-Laurent, la pression de mauvaises herbes annuelles provenait en grande majorité des feuilles larges. Cependant, depuis quelques années, nous voyons de plus en plus de graminées annuelles dans les champs de la région, au point où la situation est presque devenue un vrai problème à certain endroit. Sétaires, Échinochloa Pied-de-coq, Digitaires, Panics et j’en passe ! Lorsqu’elles ne sont pas contrôlées, surtout dans les champs d’ensilage où des passages pour la machinerie et les abouts ne sont pas semés, elles se répandent rapidement. En plus d’affecter le rendement des cultures, leurs semences peuvent contaminer et faire déclasser une récolte subséquente de soya ou de céréale, puisque les batteuses ont beaucoup de difficultés à les triller. Il est primordial de ne pas ignorer la présence de ces graminées et de les contrôler. Une bonne rotation des cultures va de pair avec un produit de phyto-protection homologué pour ce type de mauvaises herbes ou un désherbage mécanique au bon moment. N’hésitez pas à demander à votre expert-conseil si vous avez besoin de dépistage ou de stratégie de lutte contre les mauvaises herbes. Il ou elle se fera un plaisir de vous aider à atteindre les rendements visés et la rentabilité de votre culture de maïs.